5 Conclusions
« L’arbre n’est pas seulement un signe,
il est le signe des signes, […]
le diagramme des diagrammes,
celui qui est le mieux en prise
avec le réel et son devenir. »
(Dahan-Gaida, 2020, sec. 37)
« Science sans référence n’est que fiction. »
(Callon, 2013)
Dans cette note de synthèse nous avons présenté dans une première partie notre parcours académique depuis nos premières recherches en histoire de l’Art jusqu’aujourd’hui Chapter 2. Nous avons montré la diversité de nos travaux en science de l’information et de la communication Chapter 3 en détaillant cinq publications Section 3.1 et quatre projets de recherche Section 3.2. Ce parcours a ensuite était analysé à partir de notre écosystème de connaissances. Nous avons expliqué notre méthode pour le créer Chapter 4, puis décrit les données qui le constitue Chapter 5 avant de donner un exemple d’analyse en nous focalisant sur les personnes qui sont présente dans celui-ci Chapter 6 .
Dans une deuxième partie, nous avons abordé les questions théoriques et pratiques qui se posent pour explorer des écosystèmes de connaissances.
Dans un premier chapitre, nous avons énoncé dans un premier temps les 8 principes fondamentaux que nous avons défini comme socle de nos recherches Section 2.1 :
principe dialogique
principe récursif
principe hologrammatique
principe du cycle de la sémiose
principe des plis analogiques
principe de la raison trajective
principe des degrés de flexibilité
principe ontoéthique
Dans ce même temps, nous avons défini les 3 pouvoirs fondamentaux qui sont à l’oeuvre dans les pulsations existentielles qui génèrent nos connaissances :
discerner
raisonner
agir
Dans un deuxième temps de cette première partie, nous avons développé à partir de ces principes un métamodèle Section 2.2 pour à la fois construire une ontologie en modélisant des existences informationnelles et définir une éthique en analysant leurs pouvoirs. Nous avons montrer comment ce métamodèle se base sur quatre dimensions existentielles corrélées à quatre genres de connaissances :
- première dimension : la matière comme connaissances des chocs Section 2.2.1
- deuxième dimension : les concepts comme connaissances des essences Section 2.2.2
- troisième dimension : les actants comme connaissances des dynamiques génératives Section 2.2.3
- quatrième dimension : les rapports comme connaissances des existences potentielles Section 2.2.4
Dans un troisième temps, ce métamodèle nous a servi à définir la complexité d’un écosystème de connaissances et des existences qui la composent Section 2.3 . Nous avons tout d’abord expliqué comment calculer cette complexité Section 2.3.1 puis comment :
représenter la complexité Section 2.3.2,
naviguer dans un écosystème Section 2.3.3,
analyser les existences Section 2.3.4
définir des objectifs existentiels Section 2.3.5.
Ce chapitre se termine par une réflexion sur la modélisation des pouvoirs existentiels Section 2.4 en s’inspirant notamment des analyses sur le pouvoir d’agir et leur extension pour concevoir une cartographie des affects Section 2.4.1. Nous détaillons ensuite comment la définition de ces pouvoirs permet de construire une sémiotique générique Section 2.4.2 dont nous montrons une mise en application dans l’exemple de l’écosystème du spectacle vivant Section 2.4.3 et plus précisément dans le pouvoir d’agir d’un dispositif numériques dans une pièce de théâtre Section 2.4.4 .
Dans un deuxième chapitre, nous avons présenté nos principes de cartographie des connaissances dans le contexte d’un environnement Web Section 3.1 en expliquant l’importance des représentations spatio-temporelles Section 3.2 puis comment cartographier notre métamodèle dans ces différentes dimensions :
espaces matériels : représenter des hiérarchies Section 3.3
espaces conceptuels : représenter des topologies Section 3.4
actant : représenter des communautés agissantes Section 3.5
rapports : représenter des relations Section 3.6
Dans ce même chapitre, nous avons ensuite présenté notre conception du crible Section 3.7 comme élément fondamental pour piloter les dimensions existentielles avec des cartographies en préservant la subjectivités des utilisateurs et en assurant leur interopérabilité. Nous concluons ce chapitre par une réflexion sur la confiance Section 3.8 que nous pouvons accorder au données et comment la construire à partir d’une cartographie des affects.
La troisième et dernière partie de ce document présente comment nos propositions pour modéliser des écosystèmes de connaissances définissent des perspectives scientifiques en les déclinants suivant quatre échelles d’exploration Section 4.1 qui reprennent les dimensions existentielles de notre métamodèle :
Échelle locale : produire une expression matérielle cohérente Section 4.1.1
Échelle sociale : la communauté des enseignants chercheurs Section 4.1.2
Échelle conceptuelle : théoriser la modélisation des connaissances Section 4.1.3
Échelle globale : technologies intellectives Section 4.1.4
Nous proposons ensuite six axes d’expériementations Section 4.2 afin de montrer dans quelles directions les échelles peuvent être explorées et comment la diversités des expériences trouvent leur cohérences grâce à un métamodèle commun :
Axe Frontières numériques Section 4.2.1
Axe Internet des objets Section 4.2.2
Axe écritures génératives Section 4.2.3
Axe design des connaissances Section 4.2.4
Axe éthique de la discussion pour l’intelligence collective Section 4.2.5
Axe puissances existentielles Section 4.2.6
Bien évidemment, ces axes ne sont pas la liste exhaustive des expérimentations qu’il est possible de mener dans le domaine des écosystèmes de connaissances. De même concernant les échelles d’exploration qui ne se réduisent pas à celle que nous avons présentées. De manière générale, les propositions que nous avançons dans ce document doivent être critiquées, discutées et contredites, elles ont pour vocation principale de faire naître un débat constructif sur les écosystèmes de connaissances.
Il va de soit que le métamodèle que nous proposons n’en est qu’un parmi une infinité d’autres mais l’avantage de celui-ci est qu’il est relativement simple à utiliser. En effet, le modèle se manipule uniquement avec quatre dimensions bien distinctes associées à des formes graphiques bien spécifiques :
physique - rectangle
actant - hexagone
concept - cercle
rapport - ligne
Autre avantage de ce modèle est qu’il offre aujourd’hui les premières briques informatiques permettant de l’utiliser pour à la fois modéliser, cartographier et analyser un écosystème de connaissances.
Toutefois, même sans aller jusqu’à comprendre toutes les références et principes qui nous ont permis de concevoir ce métamodèle, une médiation est sans doute nécessaire pour comprendre comment l’utiliser au mieux et pourquoi faire tels choix de modélisation pour quelles manipulations et quelles objectifs.
C’est pourquoi, à la suite de ce travail, nous envisageons de créer un séminaire de recherche autour de ces questions afin de sensibiliser les chercheurs à la pratique de l’exploration des connaissances par une modélisation et une cartographie des écosystèmes qu’elles génèrent. Ouvert aux chercheurs de toutes les disciplines, ce séminaire se veut un espace d’expérimentation pratique où les problématiques, les méthodes et les terrains spécifiques à chaque domaine pourront être présentés pour évaluer en quoi le métamodèle que nous proposons aide à l’émergence de nouvelles pratiques d’éditorialisation scientifiques et de partage des connaissances.
En lien avec ce séminaire et plus globalement avec les recherche menées au laboratoire Paragraphe, nous souhaitons en collaboration avec nos collègues, expérimenter ces pratiques d’éditorialisation scientifique dans une revue en libre accès hébergée sur la plateforme Episciences1 . L’ambition de cette revue est de fournir un espace d’expériementation et de débats pour l’ensemble des acteurs du laboratoire Paragraphe et des leurs partenaires.
Au terme de ce document, nous avons parcourus plus de vingt ans de questionnement intellectuel et montré comment une pensée prend forme, se déploie et trace des perspectives pour les années à venir. Nous prenons beaucoup de plaisir à cultiver cette matière vivante qui croît dans le partage des expériences communes et des réflexions qui résonnent en nous. Espérons que nos propositions stimulent d’autres pensées et nous encourage à cultiver un écosystème où chacun pourra trouver l’équilibre qui lui correspond.
Lien vers le site de la plateforme Episciences : https://www.episciences.org/fr/accueil/↩︎